La Lune gigantesque qui accueille le touriste en gare Lille Flandre rappelle la course aux étoiles. Ou plutôt l’Eldorado spatial vers lequel sont lancées les grandes nations industrielles en mal de métaux précieux (cérium, terbium, samarium, scandium, gadolinium, hélium, etc). Car ces terres rares font la révolution numérique actuelle, qu’elles sont détenues à 90 % par la Chine, et qu’elles seront un jour épuisées, ici sur Terre.
Cet Eldorado représente-t-il un rêve pour autant, un mythe ? C’est ce que prétend Lille3000, dont les rêves sont ceux des aventuriers (scientifiques et entrepreneurs) à la solde des marchands et nations technologiquement avancées, comme Colomb, Pizarro ou Cortès étaient à la solde de la couronne d’Espagne.
Or, leurs rêves de grandeurs nous ont plongés dans la nuit céleste. Jo van der Focal est astronome et photographe amateur. Il présente depuis le 2 mai ses clichés « ratés » de ciels lillois, vues du « Gourbi » et du Mont des Cats d’une éloquente bouillasse jaunâtre. Sous les laideurs des lumières urbaines, à LED, à néon ou à filament, les étoiles ont disparu.
À l’occasion du décrochage de l’expo, ce mardi 28 mai à 20h au Café citoyen, il nous partagera son expérience de la pollution lumineuse ; celle qui empêche de s’émerveiller, de rêver, de vivre sous le spectacle fabuleux de la Voie Lactée.
Entre Lille3000 et nous, entre les accapareurs et les spectateurs, les rêves sont irréconciliables.
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Mortes les étoiles / Et leurs rêves suspendus / La fête continue...