Le capitalisme a véritablement crée des richesses. Il a su en trouver là où l’on n’en voyait pas. Ou plutôt, il a crée de la valeur là ou l’on ne voyait que des richesses. En monétarisant la nature, en donnant une valeur à chaque chose, un prix à la biodiversité, il achève dans un même mouvement de la saccager en la protégeant.
Inscrit dans la législation dès 1976, mais jamais appliqué, le principe de compensation oblige un aménageur à compenser les dégâts qu’il cause sur la nature, en protégeant un territoire équivalent à celui qu’il vient de détruire. Mais cette nouvelle loi qui autorise la création de "réserves d’actifs naturels" ouvre aussi la voie à une monétarisation de l’environnement qui attise les craintes de certains écologistes. S’il suffit maintenant de compenser, c’est à dire d’acheter la nature, qu’est-ce qui arrêtera celui qui a les moyens de payer ?
En revenant sur l’exemple du marché carbone et l’histoire des régulations environnementales du début du 19ème siècle, Les Dépossédés tente de répondre à la question.
Après le film, nous discuterons avec le réalisateur Antoine Costa qui vient de publier La nature comme marchandise aux éditions Le Monde à l’envers.