Lauréats 2023 du Parpaing vert

dimanche 28 mai 2023

A l’occasion de la Grosse Parpaing Parade ont été remis aux hommes et aux femmes qui comptent à Lille les Prix du Parpaing vert. Avec un prix spécial cette année, hors catégorie : la paire de couilles façon piñata d’un ministre qui en a.

Catégorie parpaing zélé

José Lison, huissier de justice

Foin de grande métropole sans grands hommes pour faire appliquer la loi. Un appartement CROUS à vider pour accueillir la dernière promotion disruptive de l’EDHEC ? L’étude Lison est là ! Des logements sociaux à expulser pendant la trêve hivernale ? Des squatteurs à vider pour vous éviter une longue procédure ? Demandez l’étude Lison ! Lison, plus qu’un savoir-faire, une passion ! D’ailleurs, les bailleurs sociaux ne s’y sont guère trompés. Lille Métropole Habitat n’a-t-il pas accordé un marché de 735 000 euros aux Études Lison pour expulsion locative et ouverture de porte ?

Si nous avons l’honneur de remettre ce parpaing à José Lison, ce Prix n’est cependant pas le premier. En juin dernier, l’homme de Loi remportait le « Grand prix de l’innovation et de la performance – Droit, finance, assurance » pour une solution « Squat Security » : une solution High-Tech Anti-squat avec détecteurs et services de conciergerie.

Catégorie « Parpaing préventif »

Audrey Linkenheld, probable future maire de Lille

Pas encore maire, Audrey est déjà pleine de ces responsabilités qui intéressent tant notre cérémonie du Parpaing vert. A commencer par la densification des Bois-Blancs, le remplacement des HLM des Aviateurs par des logements d’un standing plus attractif pour les travailleurs d’Euratechnologies. Dans sa langue bureaucratique, la Ville de Lille appelle ça : « Intervenir massivement sur le patrimoine pour dé-densifier l’offre sociale et recomposer une offre résidentielle mixte et équilibrée ».

Responsable de la densification du béton et de l’éviction des classes populaires, la socialiste Audrey Linkenheld l’est à plusieurs titres : comme conseillère municipale bien sûr, mais encore comme directrice "Partenariats et Innovation" du bailleur Vilogia, propriétaire des Aviateurs, et enfin comme membre du Conseil d’administration d’Euratechnologies lui-même. La ville est simple quand les bonnes personnes occupent les bonnes fonctions.
Audrey Linkenheld a donc tous les arguments pour être maire d’une ville qui compte. Nous lui remettons donc ce Parpaing préventif et lui disons : « A très vite Audrey ! ».

Catégorie « Parpaing d’honneur »

Bruno Bonduelle et le Comité Grand Lille

C’est un double hommage que nous rendons aujourd’hui. D’abord à Bruno Bonduelle, l’intrépide roi de la conserve, qui nous a quitté en septembre dernier. Puis au Comité Grand Lille, ce groupe d’élus, d’entrepreneurs et d’universitaires qu’il a fondé il y exactement trente ans, à qui l’on doit Lille2004, et donc notre dynamisme devenu légendaire.
Avec ce Parpaing d’honneur, nous célébrons non seulement une action, mais encore une vision, qui sût transcender les clivages politiques pour faire passer Lille de « cul-de-sac de la France » à « carrefour de l’Europe », selon les bons mots de Bruno, et ainsi faire exister le Grand Lille sur la carte du monde.

Que de chemin parcouru, Mesdames et Messieurs, par ces amateurs de cartographie. À la création du Comité en 1993 sortait Germinal : « Une catastrophe pour l’image de marque du Nord », se désolait Bruno. Le Nord de l’époque, c’était les corons et pas encore les coworkings ; les fanfares, pas les after works ; le chômage de la désindustrialisation, et non la Troisième révolution industrielle. Mais grâce à ces visionnaires qui firent le pari de Lille et de l’Europe, leur levier culturel parvint à faire son office sur l’image de marque de la ville : Lille était une ville populaire, elle a su se hisser au niveau de banalité des métropoles globales. Merci Bruno, et merci au Comité Grand Lille !

Catégorie « Parpindécis »

Damien Castelain, surveillant de baignade

Damien est imprévisible et aime vivre passionnément. Grâce lui, ces dernières semaines furent des montagnes russes, loin de ces petites collines mollassonnes auxquelles il nous avait habitués. En octobre dernier, Damien Castelain, président de la MEL, annonçait tragiquement l’abandon de la fosse de plongée, jugée trop chère et trop dispendieuse en eau et en énergie. Une déclaration qui devait entrainer la caducité du projet Saint-Sauveur tout entier, et donc la nécessité de reprendre la procédure. Horreur ! infamie ! Notre mégapiscine à nous, arrachée de nos mains car soit disant que l’équipement il consommera plus de 67 524 000 de litres d’eau potable par an, et que les nappes et les cours d’eau ils sont à leur plus bas niveau, et que ça fait trop, et patati et patalo. Heureusement que Damien maîtrise la technique du rétropédalage, qu’il sut remballer à temps ses scrupules, remettre sous le tapis les mises en garde climatiques, et débrancher l’alarme des pénuries d’eau.

Deux procès le concernant sont donc à venir, et nous espérons que les Lillois et Lilloises sauront le soutenir dans cette terrible épreuve (on pense à ses femmes) : Castelain sera convoqué au tribunal correctionnel de Lille le 3 juillet prochain pour détournement de fonds publics, puis dans les prochains mois dans le recours contre l’intérêt général du projet Saint Sauveur. Que ce Parpaing, Damien, soit l’étai dont tu auras besoin.

Hors catégorie

Gérald Darmanin, ministre de la matraque

A Lille, on se souvient de l’étudiant ambitieux mais si peu charismatique que fut Gérald Darmanin, de ses envolées surjouées contre les blocages pendant le CPE et de ses effets de manche pathétiques. Gérald a su néanmoins combler son manque d’envergure en se mettant sous la coupe d’élus virils : d’abord sous l’aile du député de Tourcoing, Christian Vanneste, alors en procès pour ses propos sur les périls de l’homosexualité, puis auprès de Nicolas Sarkozy, qui fut lui aussi un énergique ministre de la matraque.

C’est ainsi que Gérald a su combler son défaut de charisme. Si certains purent douter à bon droit qu’il fut équipé des choses de l’Homme, sa politique intérieure, dure comme la trique à l’égard des fauteurs de troubles, a tout pour rassurer. Contre la chienlit des gilets jaunes, des opposants à la réforme de retraites, ou des écoterroristes prêts à tuer des flics, violer leurs femmes et manger leurs gosses, sa main n’a pas flanché. Et elle n’a pas flanché non plus devant les protestations des plus vils militants radicalisés des Droits de l’Homme. Alors peu importe que Gérald soit équipé ou non, son action, elle, n’en manque pas.

C’est pourquoi, Gérald, nous dressons pour toi aujourd’hui, sous la Porte de Paris, cette paire de couilles qui selon nous résume finement ton œuvre.