Deux films, ou un film en deux parties indépendantes et complémentaires, « à valeur d’ici et d’ailleurs », l’une, Prises de terre, se passant dans les monts d’Arrée, l’autre, Au-Delà de Nous, partout en France où il est question de collectifs, de résistance et de révolte (de Notre-Dame-des-Landes aux ronds-points des gilets jaunes) — sachant que l’une et l’autre s’appellent et se répondent, articulées entre « se relier et transmettre » et « se souvenir et inventer ».
Caroline Cranskens et Élodie Claeys ont suivi le fil des rencontres pour explorer quelques cellules vivantes (humaines et non humaines) parmi une profusion infinie. Au rythme du vent, des clairs-obscurs, du chant du courlis cendré ou des slogans, cadrées sur les pieds, les visages ou les mains, les histoires de vies entrent en résonance et en contradiction avec les aspirations et les colères du présent. Comment faire le pont entre les actes et les paroles, les individus et les foules, la nature et la nature humaine ?
Arabat est avant tout une vision du collectif en marche, de l’entraide possible, entre les lieux, les individus, les générations, les luttes, les corps, les langages, les enracinements, « il permettra peut-être de pouvoir se dire “peut-être”, car il est l’heure de se brancher à la terre et à la fois de se relier aux autres, plus que jamais ».
Nous verrons la seconde partie et discuterons gaiement avec les réalisatrices.